samedi 12 juillet 2014

Foi et raison


Les penseurs antireligieux opposent souvent la foi et la raison. Selon ces penseurs, la foi est une croyance sans preuve alors que la raison exige des preuves afin de croire. Ainsi, la foi et la raison seraient mutuellement exclusives puisque, si une chose est prouvée, aucune foi n’est nécessaire pour y croire alors que, si une chose n’est pas prouvée, la raison exige de ne pas y croire.

Cette conception du rapport entre la foi et la raison omet un type de preuve : le témoignage. La foi est non seulement compatible avec le témoignage, elle lui est nécessaire. Pour accepter un témoignage à titre de preuve, il faut avoir foi en le témoin qui le rapporte. En fait, la foi n’est rien d’autre qu’une confiance assurée en quelqu’un ou en quelque chose. On peut accorder sa confiance de façon irrationnelle – par exemple en acceptant le témoignage d’une personne qui n’est pas digne de confiance – mais la foi n’a rien d’irrationnel en elle-même. Au contraire, il est irrationnel de refuser d’avoir foi en qui que ce soit puisque, en réalité, il y a des gens qui sont dignes de confiance.

En réponse à ceux qui objectent que les témoignages ne constituent pas des preuves, il suffit de faire valoir que c’est le cas devant les tribunaux. Si un juge évalue qu’un témoignage est digne de confiance, il l’accepte à titre de preuve testimoniale. Les verbalisations des témoins de la révélation divine, comme celles des témoins d’un crime qui n’a laissé aucune trace matérielle, constituent la principale preuve qu’un événement unique eut lieu. On peut avoir confiance en leur témoignage ou on peut s’en méfier mais il est irrationnel d’exiger des preuves matérielles d’un événement qui ne laisse pas de trace matérielle.

Les témoignages ne sont pas des preuves supplétives aux preuves matérielles; ils ne sont pas des preuves de second ordre. La force probante d’un témoignage est proportionnelle à la crédibilité du témoin : elle peut être quasi-nulle comme elle peut être quasi-absolue. Ainsi, les témoignages peuvent non seulement constituer des preuves valides en l’absence de preuve matérielle, ils peuvent aussi constituer des preuves si probantes qu’ils annulent les preuves matérielles.

Par exemple, on peut être confronté à des dizaines de preuves matérielles à l’appui d’une accusation de meurtre contre un ami proche. Si cet ami proche témoigne avec zèle qu’il n’a pas commis ce meurtre, s’il affirme avec sincérité que toutes les preuves matérielles sont fausses et qu’il est la victime d’un complot, on pourra croire son témoignage plutôt que les preuves matérielles. Il est improbable que des dizaines de preuves matérielles concordantes soient le fruit d’un complot mais, si sa crédibilité est suffisante, il sera plus improbable encore que l’ami accusé ait commis le meurtre crapuleux qu’il dément. Ainsi, on peut croire son seul témoignage malgré les dizaines de preuves matérielles qui l’infirment.

Le cas où un seul témoignage renverse des dizaines de preuves matérielles est inédit devant les tribunaux puisque les juges et les jurés ne connaissent pas les témoins assez personnellement pour leur accorder une confiance aussi grande que celle que l’on peut accorder à un ami proche. Néanmoins, il y a des cas où une forte preuve matérielle est renversée par des témoignages plus probants que celle-ci. Par exemple, si un enregistrement vidéo montre l’accusé commettant un meurtre mais que des dizaines de témoins hautement crédibles affirment que l’accusé était présent ailleurs à ce moment précis, on croira que l’enregistrement vidéo est trafiqué avant de croire que tous ces témoins se parjurent. Au final, il importe de comprendre qu’il n’y a pas de hiérarchie catégorique entre la force probante d’une preuve matérielle et celle d’une preuve testimoniale.

Les tribunaux ne sont pas le seul contexte où les témoignages sont admis à titre de preuve. Les recherches historiques, de même, sont fondées sur des preuves matérielles ainsi que sur des preuves testimoniales : les trouvailles archéologiques et les écrits des auteurs anciens. Comme devant les tribunaux, les preuves testimoniales ne sont pas acceptées de façon automatique : il faut d’abord évaluer si les témoins sont dignes de confiance, il faut donc évaluer si on doit avoir foi en les écrits des auteurs anciens. Comme devant les tribunaux, les preuves matérielles et les preuves testimoniales s’éclairent mutuellement lorsque l'on analyse la réalité : les trouvailles archéologiques et les écrits des auteurs anciens s’éclairent mutuellement lorsque l'on analyse l’histoire.

Finalement, les sciences humaines admettent les témoignages à titre de preuves. De nombreuses recherches scientifiques sont fondées sur des sondages, qui ne sont rien d’autre que des recensements de témoignages. Comme toujours, les témoignages recueillis ne sont pas acceptés de façon automatique. Reste que, dans les cas où une recherche scientifique arrive à des conclusions fondées sur la validité des résultats de sondages, on accepte des preuves testimoniales. On accorde de la confiance aux personnes sondées : on a foi en leur témoignage.

Ainsi, l’objection antireligieuse selon laquelle la foi est incompatible avec la raison est indéfendable. Si les seules preuves acceptées sont les preuves matérielles acquises par des expérimentations mesurables et répétables, qui constituent la méthode des sciences naturelles, on sombre dans une mentalité irrationnelle. Si on nie la validité rationnelle de la foi qui permet de croire les témoignages, les tribunaux deviennent inopérables, l’histoire devient méconnaissable et les sondages deviennent invalides.

            Mariage et religion

Les fondements de la foi religieuse sont plus similaires à un procès qu’aux expérimentations des sciences naturelles mais ils sont plus similaires encore à un mariage. De même que l'on doit croire que son époux est fidèle afin de l'épouser, on doit croire que la révélation divine est réelle afin de s’y convertir. Dans les deux cas, ces croyances sont fondées sur un acte de confiance intime, c’est-à-dire sur une foi personnelle. Là où un procès est une procédure largement impersonnelle, la religion et le mariage sont éminemment personnels.

La foi religieuse doit être comprise en termes analogues à la foi conjugale plutôt qu’en termes rivaux à la méthode scientifique. La tradition judéo-chrétienne réfère régulièrement au mariage afin d’exposer les enjeux de la foi. La Bible contient une série de passages invoquant le mariage afin de décrire la relation entre Dieu et le peuple des croyants. Par contraste, aucun passage biblique ne laisse entendre que la révélation divine peut être mesurée et répétée par des méthodes expérimentales.

C’est pourquoi, lorsque les athées tentent de démontrer aux croyants que leur foi est mal fondée, ceux-ci ne réagissent pas comme des scientifiques auxquels on soumet que leur théorie est erronée. Ils réagissent comme des époux auxquels on tente d’exposer que la personne qu’ils aiment est infidèle. Il est difficile de débattre de la foi religieuse dans l’indifférence spéculative, tout comme il est difficile de débattre de la foi conjugale dans l’indifférence spéculative.

La similarité avec le mariage permet aussi de comprendre en quoi le doute peut être indésirable. Un époux peut s’inquiéter continuellement en doutant de la fidélité de son épouse et en craignant qu'elle lui mente lorsqu'elle lui témoigne un amour fidèle et désintéressé. De tels doutes sont souvent inutiles et parfois nuisibles. Ils risquent de compromettre la confiance de l’époux en imaginant les pires scénarios alors que l’épouse est irréprochable, ce qui ne peut que saper l’union du couple. Shakespeare avait bien compris ce danger en l'illustrant dans sa célèbre tragédie intitulée Othello.

La remise en question n’est pas indésirable en soi; il peut être souhaitable que la foi soit mise à l’épreuve. Si un époux est infidèle, il faut confronter la foi mal fondée en lui. Si une révélation divine est irréelle, il faut confronter la foi mal fondée en elle. Cependant, ces confrontations ne sont utiles et souhaitables que lorsque de nouvelles raisons de douter sont découvertes. Si la confiance est accordée en connaissant une série de raisons données, il est inutile et possiblement nuisible de ressasser sans cesse des doutes fondés sur ces mêmes raisons.

Une autre similarité entre la foi religieuse et la foi conjugale est qu’elles sont transformatrices. Elles sont transformatrices puisqu’elles ne sont pas seulement des opinions, elles sont des expériences. La confiance que l’on accorde à un époux ou à la révélation divine n’a pas pour seul effet de modifier l’analyse de la réalité, elle a aussi pour effet de modifier les décisions importantes de la vie. C’est pourquoi on peut discerner si une personne est habitée par la foi conjugale ou par la foi religieuse en observant si son comportement correspond aux effets d’une confiance réelle.

Si ceux qui se réclament de la foi religieuse ne sont pas transformés comme la foi religieuse prétend transformer, la religion paraît fausse. C’est pourquoi les croyants qui agissent de façon immorale constituent de terribles contre-témoignages de la foi ; un mauvais croyant peut annuler la crédibilité de dix bons croyants. De même, les croyants dont le comportement n'est pas différentiable de celui des incroyants nuisent au témoignage religieux. Les pires ennemis de la foi religieuse ne sont pas les militants antireligieux, ce sont les mauvais croyants.

En ayant confiance l’un en l’autre, les époux n’ont pas seulement une opinion intellectuelle l’un de l’autre : ils se donnent l’un à l’autre. Ils se confient l’un à l’autre. Ils se transforment l’un par l’autre. C’est le mystère du bonheur par le don de soi. À cet égard, la foi chrétienne est spécialement semblable à la foi conjugale : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera » (Luc 9:24).

En fait, les chrétiens réfèrent spécifiquement au mariage afin de décrire le mystère qui les unit à Dieu (Éphésiens 5:32). Selon les enseignements chrétiens, l’âme humaine est construite afin de se donner en toute confiance. L’âme humaine trouve son plus grand bonheur en ayant foi en celui qui lui veut le plus grand bien. Le mariage est donc une bonne analogie de la religion en général mais il l’est tout spécialement du christianisme.

Le mystère chrétien est une folie aux yeux des sceptiques irréligieux ; les chrétiens en sont bien conscients (Corinthiens 1:18). De même, le mariage est une horreur aux yeux des solitaires égoïstes; les mariés en sont bien conscients. Le mystère chrétien est une merveille pour ceux qui le vivent ; le mariage est la plus grande joie des époux qui s’aiment de tout cœur. Il y a quelque chose d’humiliant et de mortifiant à s’offrir en mariage ou à s’offrir à Dieu, mais cette humiliation et cette mortification sont la clé d’un bonheur inimaginable aux yeux des gens sans espérance.

            Dieu caché

Un époux qui exige de connaître tous les mouvements de son épouse pour croire qu’elle est fidèle n’est pas un bon époux. Un chrétien qui exige d’être personnellement témoin de miracles pour croire que sa religion est vraie n’est pas un bon chrétien. Plus on exige de preuves matérielles afin de croire un témoignage, moins on accorde de confiance au témoin. La foi conjugale, comme la foi chrétienne, est fondée sur la confiance personnelle plutôt que sur la vérification sceptique.

C’est à cela que réfère Jésus quand il affirme « Bienheureux sont ceux qui, sans avoir vu, ont cru » (Jean 20:29). Comme un époux est plus heureux s’il croit que son épouse est fidèle sans devoir l’espionner à toutes les heures du jour et de la nuit, un chrétien est plus heureux s’il croit que la révélation divine est réelle sans devoir chercher des signes miraculeux aux quatre coins de la Terre. Il est normal de chercher des preuves matérielles lorsque l’on est incrédule devant un témoignage mais, si le témoin est digne de confiance, cette incrédulité est navrante puisqu’elle nie la confiance dont le témoin est digne.

Les réalités connues par l’entremise de la confiance personnelle ne sont pas des réalités subjectives pour autant. Si un époux est fidèle, il n’est pas seulement fidèle aux yeux de son épouse qui a foi en lui : il est objectivement fidèle. Sa fidélité est une réalité objective, peu importe l’opinion des uns et des autres. Cette réalité objective étant cachée, la confiance personnelle est le seul moyen pour la connaître. Le moyen pour connaître est subjectif mais la réalité connue est objective. La fidélité conjugale et la révélation religieuse sont des réalités objectives que l’on ne peut pas démontrer de façon objective puisqu’une foi subjective est nécessaire afin de les reconnaître.

Il est contre-intuitif de penser que la révélation divine s’apparente à une réalité cachée telle que la fidélité d’un époux. Pourtant, c’est précisément l’affirmation chrétienne. Dans ses Pensées, le grand philosophe et scientifique Blaise Pascal (1623-1662) plaide contre l’erreur des chrétiens qui tentent de démontrer l’existence de Dieu comme si celle-ci était un fait visible à tous :

« En adressant leurs discours aux impies leur premier chapitre est de prouver la divinité par les ouvrages de la nature. Je ne m’étonnerais pas de leur entreprise s’ils adressaient leurs discours aux fidèles, car il est certain que ceux qui ont la foi vive dedans le cœur voient incontinent que tout ce qui est n’est autre chose que l’ouvrage du Dieu qu’ils adorent, mais pour ceux en qui cette lumière est éteinte et dans lesquels on a dessein de la faire revivre, ces personnes destituées de foi et de grâce, qui recherchant de toute leur lumière tout ce qu’ils voient dans la nature qui les peut mener à cette connaissance ne trouvent qu’obscurité et ténèbres, dire à ceux-là qu’ils n’ont qu’à voir la moindre des choses qui les environnent et qu’ils y verront Dieu à découvert et leur donner pour toute preuve de ce grand et important sujet le cours de la lune et des planètes et prétendre avoir achevé sa preuve avec un tel discours, c’est leur donner sujet de croire que les preuves de notre religion sont bien faibles et je vois par raison et par expérience que rien n’est plus propre à leur en faire naître le mépris. Ce n’est pas de cette sorte que l’Écriture, qui connaît mieux les choses qui sont de Dieu, en parle. Elle dit au contraire que Dieu est un Dieu caché et que, depuis la corruption de la nature, il les a laissés dans un aveuglement dont ils ne peuvent sortir que par Jésus-Christ, hors duquel toute communication avec Dieu est ôtée. » (Br 242)

Plus loin, il ajoute :

« Que Dieu s'est voulu caché. S'il n'y avait qu'une religion Dieu y serait bien manifeste. S'il n'y avait des martyrs qu'en notre religion de même. Dieu étant ainsi caché toute religion qui ne dit pas que Dieu est caché n'est pas véritable, et toute religion qui n'en rend pas la raison n'est pas instruisante. La nôtre fait tout cela. » (Br 585)

Le christianisme enseigne que la révélation divine est cachée aux humains puisque leur cœur s’est endurci, qu’il est blessé et qu’il s’est fermé à la plus grande beauté qui s’offre à eux. Ici encore, la Bible présente l’état du cœur humain comme le facteur crucial de la foi chrétienne autant que de la foi conjugale. L’apôtre Paul écrit que Dieu doit ouvrir le cœur humain afin d’y insuffler la foi : « Qu’il ouvre votre cœur à sa lumière, pour que vous sachiez quelle espérance vous donne son appel, quelle est la richesse de sa gloire, de l’héritage qu’il vous fait partager avec les saints. » (Éphésiens 1.18) alors que l’apôtre Matthieu rapporte les paroles de Jésus au sujet du mariage : « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes;  mais au commencement il n’en était pas ainsi. » (Matthieu 19.8). La révélation divine, comme la fidélité conjugale, est une réalité objective qui se reconnaît par une ouverture du cœur en faisant confiance à ceux qui en témoignent.

            Confiance et salut

Cette approche de la connaissance peut sembler obscure à ceux qui ne sont pas familiers avec la pensée chrétienne mais elle est fondée sur l’expérience commune de l’humanité. Après avoir été abusées alors qu’elles se trouvaient dans une condition vulnérable, que ce soit l’enfance ou l’innocence au sens large, il est commun que les victimes deviennent méfiantes et incrédules face à ceux qui leur témoignent de l’amour. Elles refusent de faire confiance à ceux qui offrent des solutions afin de guérir leurs blessures. Elles se referment sur elles-mêmes en se détournant de ce que le monde offre de plus beau.

Si ce phénomène est évident dans le cas des victimes des abus les plus violents, le christianisme enseigne que l’humanité entière en est affligée. L’humanité entière est victime d’abus qu’elle s’inflige à elle-même. Les humains au cœur endurci infligent des abus aux autres, ce qui endurcit leur cœur et transforme les victimes en abuseurs. Les abus auxquels on réfère ici ne sont pas que les agressions violentes mais aussi les actes plus ou moins subtils qui causent des blessures profondes tels que les trahisons amoureuses et les négligences familiales.

Ainsi, c’est toute l’humanité qui sombre dans la méfiance et dans l’indifférence pour autrui et pour Dieu. C’est à cet état que réfèrent les enseignements chrétiens à l’effet que l’humanité est déchue et qu’elle doit être sauvée. En termes médicaux, on pourrait dire que l’humanité est blessée et qu’elle doit être guérie. Les termes de chute et de salut servent à signifier que l’humanité n’est pas passive au sein du mal qu’elle subit mais qu’elle y contribue activement par le cercle vicieux de l’endurcissement de son cœur.

C’est à cet égard que la foi chrétienne, la confiance en Jésus-Christ par l’entremise du témoignage des apôtres, est indissociable du salut de l’humanité. Le christianisme enseigne que cette confiance, cette immense chaîne humaine de confiance remontant ultimement à Jésus-Christ lui-même, est l’œuvre du Saint Esprit. Il y a quelque chose d’extraordinaire, si extraordinaire que les chrétiens y reconnaissent une action divine, dans la vigueur et l’ampleur de la foi suscitée par Jésus-Christ auprès de ses apôtres et par ceux-ci auprès du monde entier. Le témoignage chrétien est unique, autant par son contenu que par son contexte et que par ses effets. La révélation divine rapportée par le christianisme mérite une attention toute spéciale.

Les chrétiens ont témoigné, au péril de leur vie, que Dieu leur a révélé le salut offert à l’humanité. Comme pour un époux qui témoigne être fidèle, il ne peut pas y avoir de vérification expérimentale. Dans les deux cas, on évalue la crédibilité de la personne qui affirme révéler une réalité cachée mais objective. Dans les deux cas, il s’agit d’évaluer si un témoignage est digne de confiance. Dans les deux cas, l’ouverture du cœur est un critère plus important que l’intelligence afin d’éviter les erreurs puisque cette évaluation n’est pas une analyse descriptive, elle est un acte de confiance en réponse à un témoignage. C'est la distinction qu'exprimait Blaise Pascal en affirmant que « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » (Br 277)

Tout comme la foi conjugale, la foi chrétienne n’est pas fondée sur la raison mais elle est en harmonie avec celle-ci. Tout comme la foi conjugale, la foi chrétienne est quelque chose qui se cultive en y investissant des efforts. Tout comme la foi conjugale, la foi chrétienne est toujours accordée librement puisque la confiance ne peut pas être obligée. Tout comme la foi conjugale, la foi chrétienne peut sembler étrange ou superflue à ceux qui ne la possèdent pas mais elle procure un bonheur inespéré à ceux qui la possèdent.